DESISTEMENT (III) . Quelqu'un qui fait virer les journalistes qui ne lui plaisent pas, qui fait interdire les livres qui ne lui plaisent pas, qui fait embaucher les journalistes qui lui plaisent, qui est le fils spirituel de Léon Blum et de Jacques Chirac, qui fait tous les 6 mois une nouvelle loi sur la sécurité, qui veut une rupture, qui veut une rupture tranquille, qui ne parle plus de rupture quand ça ne plait plus, qui crée sans complexe un Ministère des Noirs et des Blancs et des Autres rien que pour faire parler de lui, qui passe à la TV une fois par jour depuis 5 ans, qui veut être Président depuis l'âge de 10 ans, qui s'est lui-même fait tout seul dans des conditions extrèmement difficiles, qui est ministre de l'intérieur pour se défendre contre les officines qui l'attaquent de partout, qui est soutenu par Dominique de Villepin, qui change d'avis comme le dernier sondage qualitatif a changé, qui annonce avant de faire, qui annonce pendant qu'il fait, qui oublie d'annoncer le résultat, et qui annonce autre chose, qui fait du vélo avec Michel Drucker, qui a lu au moins un livre (Belle du Seigneur) et qui ne vise électoralement aucune communauté, qui est contre toute intervention étatique, qui veut que l'état renfloue Airbus, qui affiche cyniquement son cynisme cynique, qui a un pull-over à col roulé, qui ne vote pas Bayrou, qui encourage les hôtesses de caisse à travailler plus pour gagner plus, qui n'hésite pas à rencontrer des ouvriers, qui a même été en banlieue, qui a amélioré de façon spectaculaire les chiffres de la police, qui est plus grand que Georges W. Bush sur la photo, qui ne triche jamais, qui, sans arrières pensées et pour le bien de la démocratie, encourage les maires à parrainer O. Besancenot (et accessoirement Jean-Marie Le Pen), qui fraye de manière obscène avec les journalistes, qui a comme soutien Jean-Philippe Smet, qui téléphone au proprio de Libé pour lui dire que c'est un journal de merde, qui emmène sa femme en vacances en pirogue en Guyane et qui la tient par l'épaule, qui retrouve le scooter de son fils volé par les malfrats, qui habite dans une banlieue difficile trop pleine de logements sociaux, qui fait de bonnes affaires immobillières avec le promoteur favori de la ville dont il est le maire, qui fait penser à Al Pacino dans ses meilleurs rôles de mafioso, qui va nous emmener en 1984 [1] , et qui a changé, ne peut être foncièrement mauvais.
C'est pourquoi je me désiste ce jour en faveur de Nicolas Sarkozy.
Lu et approuvé :
Georges H. Brougnard
L'histoire du jour :- Qu'arrive-t-il à un avocat qui prend du Viagra?- Il grandit[1] OrwellLibellés : Egalité, Fraternité, Liberté
